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SUR LA SAGESSE
1. Le sage dit : « C’est par la sagesse que l’on rend grâce au Créateur, qu’on le sert de son vivant et laisse un bon souvenir après sa mort. »
2. Rien n’aiguise autant l’intelligence que la morale et la sagesse et ne décèle autant la culture qu’une bonne conduite.
3. S’interroger sur la sagesse, c’est se montrer à moitié sage ; sur la concorde entre les hommes, à moitié intelligent ; sur la parcimonie, à moitié content de son sort.
4. Lequel de ces deux candidats donne le meilleur dirigeant : un sage exercé au gouvernement des hommes ou un roi pratiquant la sagesse ?
5. Celui qui se prétend sage et intègre ne devrait pas craindre les hommes, car le Juste ne craint que Dieu.
6. La sagesse attire ceux qui la recherchent. Perd-on son esprit, on ne le retrouve plus.
7. Celui qui pratique la sagesse et la morale recueille les lauriers et les couronnes, conçus de louanges et de compliments, que brodent ses meilleurs amis et dont ils l’entourent.
8. Celui qui pratique la sagesse et la morale se garde des péchés et des délits et en vient à négliger ce monde éphémère en faveur du monde éternel.
9. La sagesse ne se rencontre pas sur les lieux de libations et de rires d’où elle est exclue.
10. Celui qui a reçu sa sagesse de Dieu ne connaît ni l’affliction ni l’angoisse. Car les revenus de la sagesse sont la tranquillité et la paix tandis que ceux de l’or et de l’argent sont le souci et le malheur.
11. Je ne recherche pas la sagesse dans l’intention de la maîtriser et d’en cerner toute la vocation. Je la recherche dans les seuls domaines où il ne m’est pas permis d’être inculte et où l’homme cultivé est généralement versé.
12. Le sage recommande à son fils : « Ne sois pas tant sage en paroles que par les actes, car ceux-ci te serviront dans le monde à venir tandis que celles-là resteront en ce monde. »