Amira

Neri Segrè

Genre: BIOGRAPHIE

2017

about the book

Amira est le nom qu’on donna au Messie Sabbataï Tsevi. Ce dernier naquit le 1er août 1626 à Smyrne (Izmir) en Turquie. C’est un shabbat – d’où son prénom : S(h)abbataï ; c’est également un 9 av dans le calendrier hébraïque – le jour où furent détruits les deux temples de Jérusalem et où serait née l’âme du sauveur. Au terme d’un cursus d’études somme toute normal, il se passionne pour la kabbale, se pose en Messie et au terme de plusieurs années de pérégrinations, il fut reconnu comme tel par un kabbaliste de Gaza qui passait pour un thaumaturge intègre et populaire. La nouvelle se propagea comme une traînée de poudre à travers les communautés de Diaspora. Elle ne venait pas d’un nouveau prétendant au titre de Messie, mais d’un prophète qui maîtrisait la science kabbalistique des âmes. L’excitation fut telle qu’en certains lieux, comme en Ecosse et à Avignon, on se préparait à émigrer en Terre sainte. Sabbataï Tsevi gagna à sa cause des rabbins et des lettrés de renom. En Italie, en Allemagne, au Maroc, en Hollande. Il n’est pas jusqu’au philosophe Spinoza qui ne fût intrigué par l’enthousiasme messianique qui s’empara de l’ensemble des communautés juives. Le Messie abolit la loi rabbinique et se rendit à Istanbul où les autorités ottomanes l’arrêtèrent. Quand il comparut devant le sultan, il choisit de se convertir à l’Islam. Jamais avant Sabbataï Tsevi, un candidat-Messie n’emporta autant d’adhésion, jamais il ne déçut autant. La mésaventure sabbataïste trahissait une dialectique messianique qui ne cessa d’intriguer les chercheurs et d’inquiéter les partisans du sionisme qui y décèlent un messianisme. Ce livre reconstitue les péripéties du Messie de Smyrne et s’interroge sur ses répercussions sur la théologie du judaïsme et sur sa vocation messianique.

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